Que s’est-il passé en Europe cette semaine ? (24.09 – 30.09)

Création d’une entité européenne pour commercer avec l’Iran, élection d’un nouveau chef chez les chrétiens-démocrates au Bundestag, arrivée d’un as des fake news au sommet de l’audiovisuel public italien, annulation de 70 millions d’euros d’aide à la Turquie et revirement du Labour sur le Brexit : l’actualité européenne de la semaine.

IRAN – L’UE annonce la création d’une entité pour maintenir ses liens commerciaux avec l’Iran

Dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies, la cheffe de la diplomatie de l’Union Européenne, Federica Mogherini, a annoncé lundi la création d’une entité spécifique pour maintenir les relations commerciales avec l’Iran. Cette Special Purpose Vehicle (SPV)  s’apparente à un système de « troc sophistiqué » émancipé du dollars, permettant aux entreprises de contourner les sanctions américaines.

Cette annonce fait suite à la décision de Washington, en mai dernier, de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien. Signé en 2015, il implique la levée de l’isolement économique imposé jusqu’alors à la République islamique en échange de l’abandon de son programme nucléaire militaire. En août, les Américains établissaient une première vague de sanctions contre Téhéran. La seconde, concernant le secteur pétrolier et le secteur financier, est prévue pour le mois de novembre. Le temps presse donc pour l’UE qui doit désormais craindre des représailles de la part des États-Unis.

ALLEMAGNE – Le leader du groupe CDU/CSU au Bundestag évincé par une fronde, Angela Merkel affaiblie

L’homme de confiance d’Angela Merkel, Volker Kauder, s’est vu déchoir, mardi, de la présidence du groupe CDU-CSU au Bundestag, un poste qu’il occupait depuis 13 ans. Membre de la branche la plus conservatrice du parti, le nouvel élu Ralph Brinkhaus s’est toujours montré critique quant aux actions de la chancelière, notamment en ce qui concerne l’Europe. Un an après les élections qui ont fragilisé le parti, ce vote traduit la forte contestation subie par Angela Merkel au sein de sa famille politique. Pour l’opposition, ce nouveau désaveu annonce d’ores et déjà la fin de la Dame de fer allemande.

ITALIE – Un as des fake news à la tête de la TV et la radio publique

Le Parlement italien a validé jeudi la nomination du journaliste Marcello Foa à la tête de la RAI, l’audiovisuel public italien. Proche de Matteo Salvini, il était le candidat de choix du gouvernement de coalition formé par la Ligue du nord et le Mouvement Cinq Etoiles. Connu pour ses propos europhobes et son soutien à Donald Trump et Vladimir Poutine, l’ancien collaborateur de Russia Today est également adepte des fake news et des théories du complot. Cette nomination s’inscrit dans la volonté du gouvernement de « purger les parasites de la RAI ». Pour les journalistes, il s’agit d’« un coup fatal à l’autonomie et à l’indépendance du service public ».

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TURQUIE – L’UE annule 70 millions d’euros d’aides à la Turquie

Réuni en commission des budgets, mardi, le Parlement européen a annulé 70 millions d’euros de fonds de pré-adhésion destinés à la Turquie. L’exécutif européen a statué que les progrès réalisés pour remplir les critères d’adhésion étaient insuffisants, notamment en ce qui concerne l’établissement d’un État de droit. Cette somme n’est toutefois qu’une petite partie de la somme totale perçue par la Turquie pour son adaptation aux standards européens. Le pays devrait recevoir 1,18 milliards d’euros au cours des trois prochaines années. Un chiffre qui peut encore évoluer au vu de la dégradation des relations entre l’UE et la Turquie depuis le putsch manqué de juillet 2016. Les purges massives opérées par Recep Tayyip Erdogan à la suite de l’évènement ont mis au point mort la procédure d’adhésion.

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BREXIT – Revirement du Labour sur l’idée d’un second référendum

Lors de son congrès annuel à Liverpool, le Labour, premier parti d’opposition britannique, a approuvé une motion stipulant qu’en cas de refus d’élections législatives, il soutiendrait toutes les options restantes y compris « faire campagne en faveur d’un vote du public ». Cette prise de position marque un revirement chez les travaillistes. Leur leader, Jeremy Corbyn s’était jusqu’alors montré très réticent à l’idée d’un second référendum.

Elle doit toutefois être remise dans son contexte. Le président du parti souhaite surtout la tenue d’élections générales anticipées dans le cas où les négociations du Brexit échoueraient. Même en cas de « deal » signé avec les vingt-Sept, le parlement britannique pourrait faire barrage. C’est ce que désirent les travaillistes. Après le rejet du « plan Brexit » de Theresa May par L’union Européenne à Salzbourg, le Labour tente donc une entrée en force.

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