Que s’est-il passé en Europe cette semaine? (14.01- 20.01)

Le Brexit dans l’impasse, un accord commercial incluant le Sahara occidental, le Danemark bloque North Stream 2, la fusion Alstom-Siemens en sursis, le Rassemblement National lance sa campagne européenne, Sylvio Berlusconi se porte candidat, la Banque mondiale en quête d’un nouveau patron : les actualités européennes de la semaine

Brexit dans l’impasse: refus du projet d’accord par la Chambre des Communes

Le projet d’accord pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne élaboré par le gouvernement britannique et les responsables européens a été massivement rejeté mardi par la chambre des communes (432 voix contre 202). La Première ministre Theresa May a toutefois survécu à la motion de censure déposée par l’opposition sitôt après les résultats.

Elle doit désormais présenter ce lundi un « plan B ». Les issues possibles sont nombreuses. Pendant que certains évoquent la nécessité d’un second référendum, d’autres soutiennent que la sortie peut s’effectuer sans accord, le fameux « no deal». Officiellement le Royaume-Uni deviendra un pays tiers à l’UE le 29 mars prochain, 2 ans jours pour jours après la tenue du référendum. Le cabinet de la Première ministre s’inquiète des soupçons de complot contre Theresa May. Certains députés compteraient déposer des amendements pour limiter la mise en œuvre de la sortie de l’UE selon la presse britannique.

L’absence de consensus au sein du Parlement britannique plonge les relations de l’UE et du Royaume-Uni dans un futur plus que jamais incertain. L’UE a appelé le gouvernement britannique à clarifier au plus vite sa position.

Accord commercial avec le Maroc : le Parlement européen inclut le Sahara occidental

Réunis à Strasbourg, les députés ont entériné une « nouvelle étape dans le partenariat stratégique » de l’UE avec le Maroc selon Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie européenne. L’accord concerne les produits de l’agriculture et de la pêche et inclut le Sahara occidental. Pourtant, l’UE ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Les indépendantistes sahraouis se sont fermement opposés à la signature de l’accord tandis que Rabbat ignore vigoureusement la demande d’un référendum d’autodétermination de cette province du Sud. Le Conseil de l’UE doit encore se prononcer sur le texte afin que ce dernier soit mis en vigueur.

North Stream 2 : le Danemark bloque le projet de gazoduc

Le projet de construction du gazoduc de 1200 kms se heurte à de nombreuses critiques. Les travaux ont débuté il y a quelque mois, l’acheminement du gaz russe vers l’Allemagne en passant par la mer Baltique devrait être possible dès fin 2019. Toutefois le Danemark refuse de délivrer le permis de construction pour sa portion, évoquant l’implication politique de l’infrastructure. En cause: les nombreuses tensions en mer Baltique ou encore le conflit ukrainien.

Pour la chancelière allemande Angela Merkel et le Président russe Vladimir Poutine, Nord Stream 2 demeure une entente commerciale. De son côté, Washington menace l’Allemagne de « sanctions pour lutter contre les adversaires de l’Amérique ».

Economie : la fusion Alstom-Siemens en sursis

Le projet est simple: la fusion du français Alstom et de l’allemand Siemens devait donner naissance au numéro deux mondial du matériel ferroviaire. Alors que les gouvernements allemand et français miroitent un « Airbus européen du rail », les exigences de concurrence de la Commission européenne freinent la fusion. Bruxelles a en effet fait part de ses réticences : le principal risque étant d’écraser les autres acteurs du secteur.

La concurrence internationale demeure elle, très soutenue : la fusion a notamment pour but de rivaliser avec son équivalent chinois CRRC.

Européennes: en France, lancement de la campagne du Rassemblement National, en Italie : le retour de Sylvio Berlusconi

Les élections européennes se tiendront en mai prochain et permettront aux citoyens d’élire les 705 députés, chargés de les représenter au Parlement européen pour 5 ans.

Le Rassemblement National (RN) a lancé sa campagne dimanche dernier. A l’heure de la gronde sociale des gilets jaunes, le RN a notamment accueilli sur la liste Thierry Mariani, ancien député Les Républicains et Jean-Paul Garraud, ancien ministre sarkozyste. Jordan Bardella se trouve en tête de liste. Le conseiller général d’Ile de France de 23 ans a donné le ton de la campagne, s’en prenant notamment aux « migrants que M. Macron et la Commission européenne veulent imposer dans nos villes et villages ».

En Italie également la campagne s’accélère. L’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi a annoncé jeudi son intention de se porter candidat. A 82 ans, l’homme fort de la droite anti-Salvini a vu son inéligibilité levée en mai dernier. Il avait été condamné au cours de son mandat de sénateur en 2013 pour fraude fiscale. 25 ans après son entrée en politique, M. Berlusconi a assuré que son expérience lui permettrait d’assurer le respect des valeurs occidentales, susceptibles d’être dominées par un « Empire chinois dont les convictions et les valeurs sont opposées aux nôtres ».

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La Banque mondiale en quête d’un président

La démission du président de la Banque mondiale (BM) Jim Yong Kim a créé la surprise. Son mandat expirait en 2022 mais l’américain d’origine coréenne a annoncé son départ lundi sans préciser ses motivations. Originellement créée  pour aider l’Europe à se relever de la guerre en 1944, la BM mène aujourd’hui une mission plus générale de lutte contre la pauvreté.

Traditionnellement, les Etats-Unis désignent le président de l’institution dont le siège social se trouve à Washington. Réfutant les rumeurs de la nomination de la fille du Président Ivanka Trump, la Maison Blanche a déclaré qu’elle participerait au processus de choix. De son côté, la Banque mondiale a affirmé qu’elle s’engageait à s’assurer que le processus de sélection soit « transparent, ouvert et basé sur le mérite ».

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